Monday, September 05, 2011




La fenêtre, elle la voit en noir et blanc. Le temps est couvert, mais la luminosité ambiante suffit à ulcérer sa cornée. La migraine n'arrange rien, se fait douleur insinueuse, perçante. Assise dans un fauteuil qu'elle ne trouve pas même confortable, elle est incapable de bouger. Et pourtant il le faudra. Briser l'immobilisme dans lequel elle s'est engluée, paresseusement.


La fenêtre laisse passer une lumière trop claire, aveuglante. Les yeux ouverts sur le vide, elle fixe sans y penser la cime des pins qu'on aperçoit au loin. Elle n'est pas là – pas vraiment. Des images se succèdent dans sa mémoire. Des restes, persistance rétinienne. Des photographies désagréables, désordonnées.


La fenêtre possède aussi deux pupilles, deux sphères luisantes. Face à elles, on se sent jugé, forcé de passer aux aveux. Cesser de se mentir. Le regard se fait plus agité et la tension oculaire augmente en conséquence. Le fauteuil devient inconfortable. L'évidence arrive, elle s'impose. Cette vie ne lui convient plus, depuis quand le sait-elle ? Peu importe, il faut s'en extirper à présent.



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